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Apparemment si.
Le but n'est pas de nous dire "tiens j'ai lu ce bouquin" mais plutôt un truc du genre "tiens j'ai lu ce bouquin ET il est bien/nul parce que mescouillesmonfion".

Enfin tu vois quoi, nous donner envie de le lire ou l'inverse, et caetera.
Ouais je sais c'est subtil.

Des nouvelles ou récits du 19/20e siècle composent ce bouquin, amusantes pour la plupart, même si pétries de bonne vieilles superstitions chrétiennes et normandes.
Très bel objet.

Le but n'est pas de de vous donner envie de le lire, vu que vous ne le trouverez pas.

Voilà, voilà.

Le but : donner un avis, conseiller, déconseiller, amener à échanger quelque chose. Sinon, je vois clairement pas l'intérêt du forum en lui-même.

Je peux aussi arrêter de poster.

Dans les topics musicaux, une adresse, un nom et une description en deux/trois lignes pour simplement faire "découvrir"... Je vois pas du tout pourquoi la règle ne s'appliquerait pas dans le topic ciné ou littérature.

Après, un forum, ce n'est ni perso, ni une liste de course. On explique/argumente dans ces cas-là, informer/faire découvrir aux autres etc.

Enfin bon, je sais même pas pourquoi j'essais de t'expliquer ça.

Je peux aussi arrêter de poster.

Ouais, si tu veux.

L'Aleph de Jean-Louis Borges ; Un recueil de dix-sept de ses contes. Considéré comme le père du réalisme magique, l'auteur argentin nous livre une succession de contes stupéfiants de génie, courts mais terriblement efficaces de génie dans lesquels un environnement normal est la proie d'un élément terrifiant ou anormal. C'est même parfois un peu dur à suivre, il y a tellement de références aux penseurs grecs, aux Pères de l'Eglise, ou à la littérature de la Renaissance (dans "Les Théologiens", c'est limite une référence par ligne, je plaisante à peine) qu'on se sent tout de suite bête.

La Machine des Illusions de Philip K. Dick ; J'ai acheté une chouette anthologie du père Dick (avec Blade Runner, Ubik...) et j'ai débuté par celui-ci. Bon, c'est pas encore spécialement le niveau de Blade Runner (débuté y a quelques jours) ou encore de A Scanner Darkly, mais c'est quand même bien glauque quant au tableau dressé de l'Homme face à une invasion extra-terrestre, et de la possibilité de le transformer en véritable légume avec des armes comme la télépathie.

"Souvenirs d'un paysan de Savoie" par André Gallice.

Il faut dire que j'ai été complètement charmé par ce livre. L'auteur est un habitant du massif des Bauges, né en 1927. Désormais à la retraite, il se consacre à l'écriture. Le présent ouvrage est un recueil de poésies absolument touchantes, faisant part de son émerveillement de la nature, les animaux, les saisons, les anecdotes de son enfance, les moeurs d'autrefois, ses points de vue face à l'évolution. Certaines, à la manière de La Fontaine, ont une morale. Un vibrant hommage à son territoire...

La Naissance du Monde Moderne (1780-1914) par C.A Bayly, professeur d'histoire à Cambridge.

Commencé l'autre jour, j'en suis qu'au début, mais ce que je peux dire, c'est que l'auteur cherche à étudier les interactions entre économie, culture, religion, géopolitique en rapport avec l'idée de modernité, et de mondialisation. L'introduction, dense et riche, parle déjà de sa place dans l'historiographie, par rapport aux historiens post-modernes (apparus vers les années 1950) et aux classiques. Il débute par les régimes d'Ancien Régime, et termine par ce bordel qu'est le XXème siècle, tout en passant par l'interaction conflictuelle mais bizarrement complémentaire entre local et méta national.

Très intéressant.

Les mots et les choses de Michel Foucault ; Un livre essentiel de philosophie du XXe s. sur l'épistémè, concept clé qui désigne les cadres généraux de la pensée et du savoir, mais plus largement sur une "archéologie" du savoir, de la connaissance et des sciences humaines. Un livre extrêmement intéressant.

Héliogabale ou l'anarchiste couronné d'Antonin Artaud ; relecture très, très personnelle de l'empereur Marcus Aurelius Antoninus (205-222), qui fut également appelé Élagabal ou Héliogabale. Empereur dépravé d'une Rome pourrissante, il est le symbole, pour Artaud, du théatre de la cruauté humaine sur laquelle il aimait tant écrire. Un style d'écriture très équilibré, entre violence extrême explosive et construction littéraire

Harold Searles - Le contre-transfert
Un bouquin sur le modèle psychiatrique des contre-transferts, ressentis psychiques inconscients du thérapeute que provoquent les humeurs du patient lors d'une consultation. Pas encore lu mais cet essai m'a l'air assez fourni sur la question.

Céline - Féerie pour une autre fois
Ce roman est pour beaucoup le moins accessible de Céline. L'action est pauvre et le style s'égare d'avantage dans les élans patois et les ponctuation délirantes chers à l'auteur. Annoncé comme le digne successeur du Voyage..., on apprécie tout de même la personnalité déviante semi-haineuse semi-comique du narrateur et la verve célinienne restée intacte dans cet ouvrage.

Antoine Sénanque - La Grande Garde
Un interne (étudiant en médecine en fin de parcours) de neurochirurgie narre d'une écriture anxieuse et désabusée la chorégraphie quotidienne des services d'urgences. Un très bon roman à la thématique plus dépressive que médicale.

Michael Connelly - Bloodwork
Un bon vieux polard à l'écriture simpliste mais dont les péripéties tiennent efficacement en haleine. A bouquiner dans le métro.

Je conseille vivement:

Pars vite et reviens tard de Fred Vargas, un roman policier vraiment excellent. On ne suit pas un personnage, mais plusieurs, donc différents points de vue, différentes histoires. Des personnages soit dit en passant tous un peu déprimés et déprimants ... Moi qui ne suis généralement pas très policiers, j'peux vous dire que là j'ai accroché. Ce livre m'a tenue en haleine du début à la fin. Le thème: la peste.

La petite fille qui aimait trop les allumettes de Gaetan Soucy, dans un tout autre genre que celui que je viens de vous présenter. Roman à la première personne, celle d'un enfant que l'on découvrira tout au long du livre, qui ne connait rien du monde (et c'est peu dire). Bluffant, j'ai rarement lu un bouquin avec un style d'écriture aussi personnel. De gros, très gros, rebondissements. A la fois glauque, triste, marrant, fou, c'est un véritable chef d'oeuvre.

Lambeaux de Charles Juliet, roman autobiographique déprimant à souhait de la préface à la dernière page, magnifique par ailleurs. L'homme nous conte l'histoire de sa mère biologique, puis dans une seconde partie, celle de sa mère adoptive et son parcours à lui. Un hommage à ces deux femmes, à lire impérativement selon moi.

Le Corps Exquis de Poppy Z. Brite, roman complètement barré qui se passe en grande partie dans le milieu homosexuel masculin, avec quatre personnages principaux, tous un peu fous, deux un peu plus que les autres [des serial killers pour être plus précise]. Bref, violent, sanglant, très bien écrit.

Stryg a écrit:L'Aleph de Jean-Louis Borges ; Un recueil de dix-sept de ses contes. Considéré comme le père du réalisme magique, l'auteur argentin nous livre une succession de contes stupéfiants de génie, courts mais terriblement efficaces de génie dans lesquels un environnement normal est la proie d'un élément terrifiant ou anormal. C'est même parfois un peu dur à suivre, il y a tellement de références aux penseurs grecs, aux Pères de l'Eglise, ou à la littérature de la Renaissance (dans "Les Théologiens", c'est limite une référence par ligne, je plaisante à peine) qu'on se sent tout de suite bête.

La Machine des Illusions de Philip K. Dick ; J'ai acheté une chouette anthologie du père Dick (avec Blade Runner, Ubik...) et j'ai débuté par celui-ci. Bon, c'est pas encore spécialement le niveau de Blade Runner (débuté y a quelques jours) ou encore de A Scanner Darkly, mais c'est quand même bien glauque quant au tableau dressé de l'Homme face à une invasion extra-terrestre, et de la possibilité de le transformer en véritable légume avec des armes comme la télépathie.

Là, il est temps que je me déconnecte pour aller me coucher: j'avais lu "Jean-Louis Borloo" au lieu de Borges

Le Combat du siècle de Norman Mailer.
Mailer dévoile sa vision du combat qui a opposé deux géants de la boxe, Muhammad Ali et George Foreman, pour le championnat du monde des poids lourds, le 25 septembre 1974 à Kinshasa, au Zaïre. Il y décrit, jour après jour, avant, pendant, et après le combat le déroulement de ce grand événement.
C'est un très bon livre que j'ai apprécié. Cependant, j'ai eu un peu de mal à me plonger complètement dans le livre du fait de la complexité de la structure et d'un vocabulaire est assez recherché.
Si certains sont intéressés, un documentaire a été réalisé, consacré au plus grand combat de boxe : When We Where Kings (1996). Ce documentaire mèle images d'archives, et images tournées lors du combat. Documentaire très (très !) intéressant !

Viens de finir le tome III de l'intrégrale des Conan de Howard, chez Bragelonne. 5 nouvelles, dont Au-delà de la Rivière Noire et Les Clous Rouges. L'ensemble du tome est inégale, puisque ces deux-là sont probablement les meilleures de la saga, alors que les trois autres sont très moyennes. Howard se sent alors tellement confortable avec son personnage qu'il tente des choses, notamment d'infiltrer dans sa saga Hyborienne des éléments de l'histoire des Etats Unis, notamment de l'Ouest. On le sent bien avec les histoires frontalières d'Au-delà de la Rivière Noire et du Maraudeur Noir, où la vie des pionniers faisant face sur des terres à peine défrichées à des incursions de barbares fleure bon les guerres indiennes.

Les Clous Rouges, c'est autre chose. Nouvelle nihiliste au dernier degré, quasiment lovecraftienne, c'est la seule fois où Howard, qui à travers Conan parle beaucoup du déclin des civilisations, montre une culture, un peuple, en arriver au suicide collectif en milieu clos. C'est assez impressionant, abrupt, très sombre, désespéré, un peu dérangeant même. C'est chronologiquement la dernière histoire de Conan qu'il écrit avant son suicide. Et c'est de la balle, plus sombre, plus mature et plus inquiétant que toutes ses autres nouvelles, qui déjà ne respiraient pas vraiment la joie (la conclusion d'Au-delà de la Rivière Noire est déjà pas mal dans le genre).

Bref, sur les trois tomes, je crois que c'est le meilleur, ne serait-ce que pour ces deux nouvelles. Le tome II est pas mal aussi avec l'Heure du Dragon, qui tire tout de même un peu en longueur, mais surtout avec Une sorcière viendra au monde.

Ce qui est intéressant, c'est que pour un univers créé en peu d'années, et pour un format de nouvelles assez courtes, on voit au long des trois tomes une évolution, non seulement de l'écriture (qui s'affirme) mais aussi du personnage et des idées de l'auteur. S'il y a beaucoup de nouvelles de commande, assez médiocres, sur une bonne moitié de l'oeuvre on se rend compte de la maturation des récits qui tirent de plus en plus vers une vision très noire de la civilisation, de la culture, et une appréciation de plus en plus positive de l'image du barbare, resté proche de la nature dont il fait partie. Allez, pour aller très vite et faire de l'anthropologie de comptoir, on dira que sous le couvert d'une saga de Fantasy pour ados attardés, on a un véritable travail sur l'opposition culture/nature, dans lequel la balance penche de plus en plus vers la seconde tout au long des nouvelles, jusqu'à arriver à un constat d'inéluctable pourrissement de la culture, alors que le barbare, faisant toujours partie de la nature, reste une figure inaltérée, primitive mais pure.


Bon, maintenant j'entame Malevil de Robert Merle parce que le post-apocalyptique dans la campagne française profonde, moi ça me parle. Mad Max dans la France profonde, yabon.

J'ai acheté il y a quelques années l'intégrale de Conan en anglais. Bon, j'adore perso mais objectivement je suis plus ou moins d'accord avec toi, même si j'avais pas fait le rapprochement avec la conquête de l'ouest.
Si tu aimes le style de Howard (et si tu ne connais pas déjà), je te conseille les aventures de son héros américain El Borak en Afghanistan et au Moyen Orient dans une moindre mesure. Je ne sais pas si ces nouvelles sont trouvables en français, mais elles ont été rééditées en début d'année en anglais. C'est le personnage de REH que je préfère, même si on retrouve les mêmes faiblesses qu'avec Conan et ses autres héros comme Solomon Kane : c'est assez répétitif dans la structure et les personnages secondaires, bien que différents, ont souvent des noms utilisés dans d'autres nouvelles.

Mais bon, c'est assez addictif comme lecture je trouve :)

Fini Malevil de Robert Merle (mais si, ce fameux écrivain français qui dans les 50s avait écrit la Mort est mon Métier en se faisant passer pour l'ancien commandant d'Auschwitz).

Je crois qu'il faudra plus me faire chier avec tous les trucs modernes post-apocalyptiques, genre La Route, le Livre d'Eli, Walking Dead ou autres Fallout. Ici on tappe dans le dur, la "hard postapo" on pourrait dire. Et pourtant, ça s'annonce pas folichon, puisqu'au début les personnages sont de rustiques paysans d'un coin paumé du Sud Ouest de la France, avec leurs histoires de vaches, de tracteurs, de pinard et de vieilles rancunes obscures aux raisons oubliées mais à la haine persistante.

Et puis voilà, un beau jour, une onde de feu détruit tout, et seul ceux protégés par hasard dans une cave ou derrière une falaise survivent. La bombe a pété. C'est les années 70, tout le monde vivait avec cette possibilité, et d'ailleurs les personnes mettent peu de temps, malgré l'absence d'avertissement, à réaliser ce qui s'est passé.

On fait quoi dans ce cas-là ? La bouffe, ne reste que ce qui est stocké et n'a pas été détruit par le feu. Les champs sont devenus incultes, la terre est brûlée sur une bonne profondeur. Plus un seul animal vivant, ou presque. Et si l'eau des puits est contaminée ? Plus de moyen mécanique non plus, puisque très vite plus d'essence, et plus d'électricité. Plus de moyen de communication, de toute façon la radio ne transmet plus rien. Du tout.

Ce qui est formidable dans ce bouquin, c'est qu'à travers le point de vue du narrateur et personnage principal, on voit se poser immédiatement tous les problèmes de survie immédiate, toutes ces commodités qu'on utilise sans y penser, mais sans lesquelles la vie devient très difficile - et pourtant l'histoire se passe à la campagne. Et le thème des relations humaines n'est pas en reste, puisqu'à la menace de survie matérielle, s'ajoute la menace de dissension interne. Entre les survivants, avec si peu de ressources pour survivre, les conflits sont inévitables. Sans parler des besoins de chacun : reconnaissance, considération, besoins spirituels, affectifs et même sexuels...

En somme, c'est une civilisation a minima qu'il faut rebâtir. C'est de celà que traite ce livre. Les personnages, surtout, sont d'un réalisme total. Chacun a ses idées, ses réflexes, ses habitudes, qu'il importe de la vie "d'avant" à la vie "d'après". Dans Malevil, absolument tous les aspects sont traités. Tous les besoins, fondamentaux ou non de l'humain, sont présentés. Tous les problèmes apparaissent. Et si parfois le livre surprend par son côté très terre à terre - ce qui le rend d'autant plus réaliste - il va aussi dans certaines extrêmités. Les bandes de pillards, certaines organisées et armées, sont une menace. Le besoin de fortification se fait alors sentir. La stratégie militaire est à redécouvrir, avec toutes ses conséquences. Le fanatisme religieux ne tarde pas à refaire surface, surtout quand il est un moyen, dans une communauté paysanne, d'instaurer un pouvoir dictatorial. Et les hordes d'affamés, à la description sans détour - on croirait être dans un roman de zombies - se jettent sur les rares récoltes renaissantes, au point qu'il faut bien choisir entre leur survie et celle de la communauté.

Malevil ne fait l'impasse sur rien. Les survivants, en se réorganisant, assument qu'ils ne peuvent plus suivre les règles d'avant. Ils ne se posent plus les mêmes problèmes moraux. Comme ils le disent à un moment, ils en sont réduits à un "communisme agraire primitif'. Communisme des biens, communisme aussi des personnes, du travail. Et du sale boulot, puisque pour survivre, il faut aussi tuer, y compris tuer des innocents.

La vision des humains dans Malevil n'est pas rose. Les personnages principaux sont suivis à travers leurs motivations personnelles, à la fois individuelles et comme groupe. On partage donc l'optimisme et l'altruisme de certains. Pour autant, le fond de cruauté, d'indifférence, de haine et de rancoeur n'est pas occulté. Il n'est même pas réduit à certains personnages secondaires caricaturaux, transformés en archétypes du Mal. Chaque personnage, même les plus positivement orientés vis-à-vis de leurs semblables, en ont leur part.

Je pourrais continuer longtemps, mais je préfère ne pas rentrer dans les détails. L'évolution du récit est progressive, colle aux événements et aux défis qui se présentent. Le livre est présenté comme un journal, un récit fondateur par le personnage principal de cette communauté, mais parfois le point de vue de son successeur est présenté, à la fin de certains chapitres, pour corriger les oublis du narrateur principal. Procédé très bien employé, permettant de donner une véritable dimension humaine à tous les personnages, en présentant deux points de vue très marqués et souvent différents. Il y a malgré le côté terre à terre quelque chose d'épique qui se dessine en fond dans Malevil. Et pourtant jamais le livre n'est prétentieux, au contraire. L'auteur maîtrise une écriture facile mais complète, mélangeant sans problèmes les différents niveaux de langues, les expressions idiomatiques comme les descriptions minutieuses (peu, il faut dire, puisqu'il se limite au strict nécessaire sur ce point, suivant en cela le point de vue des personnages qui n'ont que peu de temps à perdre en contemplation et en sont en permanence réduit à penser utile). Et surtout, encore une fois, l'auteur est d'une finesse psychologique remarquable, maîtrise à la perfection les points de vue de chaque personnage, et s'est réellement posé la question jusqu'au moindre détail des conditions matérielles de la survie quand tout s'arrête et que presque tout a disparu.

Très, très, très chaudement recommandé.

Métro. Moscou Underground de Alexander Kaletski
L'histoire (vraie) d'un jeune provincial russe, fasciné depuis son enfance par le gigantesque métro moscovite, qui part à Moscou tenter l'école d'art dramatique. Au cours de ces études, il rencontre la femme de sa vie et tente de réaliser ses rêves malgré l'oppression du système communiste.
Une belle histoire qui d'une part dresse un portrait de la vie estudiantine sous le régime soviétique, et d'autre part montre qu'avec de la volonté et beaucoup d'imagination, de grandes choses peuvent être faites.
Plutôt que de donner envie de cracher sur le système avec haine, ce livre rocambolesque et dérisoire donne envie d'en rire.




La face cachée de la lune de Martin Suter
Urs Blank, la cinquantaine, avocat de renom, blasé par sa femme, rencontre une jeune hippie qui l'initie à l'univers des champignons hallucinogènes. Une expérience qui lui ouvrira l'esprit vers une autre dimension de sa personnalité. Toute sa vie (et celle de son entourage) bouscule. Avec son ami psychiatre, il tente de renverser le sort.
Roman bien documenté niveau toxicologie, histoire prenante par son suspens et la métamorphose du personnage principal, bien que les passages concernant les affaires avocates soient un peu longs.

Déterrage épique de topic :

Je me suis lancé depuis quelques années dans les Annales du Disque Monde, du regretté Terry Pratchett. J'en lis un de temps en temps histoire de ne pas me gaver trop vite mais jusqu'à présent c'est vraiment un sans-faute (j'ai fini les 8 premiers volumes). Je ne vais pas faire l'affront aux rares visiteurs d'ici de parler de l'histoire, car c'est assez connu, mais je regrette vraiment de ne pas avoir commencé plus tôt. C'est vraiment très bien écrit (avec une traduction de qualité, ce doit être signalé) et l'humour est omniprésent. Préférence pour les passages avec la Mort et les histoires avec Rincevent. Si vous n'avez jamais lu, je vous conseille vivement le premier de la saga, La Huitième couleur, qui est très représentatif de ce qui semblait être la motivation de Pratchett : prendre tous les codes de la Fantasy, les retourner dans tous les sens et nous offrir une œuvre vraiment unique en son genre.

Déterrage au bout de dix ans. Superbe et merci.

Sinon dernièrement :



48e tome et je commence à vraiment me familiariser avec le rythme Arnaud. Non, même carrément l'anticiper. Le précédent était clairement en deçà et je savais qu'au court de "L'huile des morts", un nouveau rythme de croisière allait revenir avec action, cliffhangers de la mort et toujours cette ambiance désespérée et névrosée. Je ne m'y suis pas trompé. J'ai dévoré les cent dernières pages comme un mort de faim.

L'arc de Gus est fascinant.




Roland regarde et les monts et les landes,
Il les voit couverts de cadavres français ;
En noble chevalier, il les pleure :
« Seigneurs barons, Dieu Vous ait en pitié !
Qu’il donne le Paradis à vos âmes,
Et les fasse reposer parmi les saintes fleurs.
Je ne vis jamais meilleurs vassaux que vous :
Vous m’avez tous si longtemps servi !
Vous avez conquis pour Charles de si vastes terres !
C’est pour cette dure fin que vous a conservés l’Empereur
Terre de France, vous êtes un bien doux pays,
Mais ce désastre vous rend déserte.
Barons français, c’est à cause de moi que je vous vois mourir ;
Je ne puis ni vous sauver, ni vous défendre.
Que Dieu vous aide, Dieu qui ne trompa jamais !
Olivier, mon frère, je ne vous ferai point défaut,
Et si un autre ne me tue, je mourrai de douleur.
Sire compagnon, allons frapper encore. »

Superbe, tellement superbe...




Introduction à l'histoire "sociale" de l'URSS au sens large (tensions, pressions, sociologie, économie, etc). De qualité égale et rigoureuse, Nicolas Werth confronte l'état de la recherche actuelle (toujours en relation avec l'ouverture des archives) et les différents courants historiographiques.

Plusieurs articles qui s'étalent sur 20 ans de rédaction, et qui vont de la Révolution d'Octobre à la chute de l'URSS. Le côté patchwork domine trop pour être une vue d'ensemble tout à fait synthétique. Mais le plaisir de la lecture reste constamment là tout en étant un travail sérieux.

Derniers livres lus :



Conte franc-comtois riche et imaginé, Marcel Aymé réussit à croquer ses personnages mais surtout une géographie sociale et rurale d'un petit village avec ses paysans qui en bavent mais qui rêvent, son maire radical torturé en ce début de siècle, son prêtre calculateur et ses femmes, victimes, dévorantes ou de passage.

Bel ouvrage malgré une certaine froideur, un peu trop carrée (même si c'est voulu)




49e tome...

Toujours de bons passages (surtout les aventures de Gus), une ou deux bonnes idées (j'entends par là : bien exploitées) mais les événements politiques (et financiers) dans la Panaméricaine manquent de tact et souffrent d'un réel utopisme caricatural, c'est dommage.




Dans cette fresque de la famille De La Barre (famille noble du pays d'Ouche en Normandie entre l'Eure et l'Orne), surtout centrée sur le personnage de Gaston, garçon mystique et futur séminariste, on y retrouve du Flaubert mais surtout du Barbey d'Aurevilly, pour son catholicisme exalté et ses profondes campagnes terreuses.

Avec peut-être moins de style ou d'introspection que Barbey, mais plus de poésie, Le Centaure de Dieu reste un grand roman, sur une certaine décadence (sociale mais non morale) de l'aristocratie qui subsiste depuis les Chouans.

Stryg a écrit: 49e tome...

Je pense que tu peux faire un sujet à part pour la Compagnie des glaces. Surtout si tu fais un résumé de chaque ;)

Mordyggian a écrit:

Stryg a écrit: 49e tome...

Je pense que tu peux faire un sujet à part pour la Compagnie des glaces. Surtout si tu fais un résumé de chaque ;)

Limite un webzine à part !

Un proto-Conan ? N'empêche que ces aventures du début du XXe siècle en plein Orient (et Afrique) fantasmé, bariolé et sauvage se suivent vraiment déplaisir, avec des moments de bravoure qui prennent aux tripes.
Alors oui, ça n'a pas le côté intemporel de Conan, on sent plus que jamais l'aspect pulp, certaines nouvelles n'ont pas été terminées (à nous d'imaginer la fin de l'évasion de la tour des Turcs ou la découverte de la cité des marécages au Congo) mais parler du côté daté mais qui n'en reste pas moins un charme.




Anthologie concise, bien expliquée et bien délimitée.
Des premiers poèmes épiques aux haïkus, en passant par les périodes fortement influencées par la culture chinoise (on y ressent fortement le confucianisme).
Le japonais étant à l'écrit l'art des idéogrammes, la traduction française fait très certainement perdre beaucoup de nuances, mais des moments sublimes émergent toujours, des nuances infinies au sein de vers extrêmement concis.