Les derniers films que vous avez vu.

Roh ça va ! :rire:

Le Monstre des Marécages de Rafael Baledon

Un homme meurt de la peste dans un marécage, et son fils souhaite, à l'enterrement, voir le visage de son père une dernière fois. Le corps a disparu, et il faut chercher très rapidement, tandis qu'un cowboy à l'allure gay, mais fin détective arrive, et qu'un monstre aquatique s'attaque à certains habitants. Une sombre histoire d'argent, entre plusieurs familles vient également s'en mêler.
Un bis mexicain de 1956, produit par la Alameda Films, qui souhaite faire comme la Hammer. Bon, soyons francs, le film a pas mal vieilli, notamment pour les "effets spéciaux" et le jeu des acteurs très cheap dans les scènes d'action. Le rythme est quand même bien étiré au début aussi, laissant de peu le film nous endormir pendant les 30 premières minutes. Par contre, l'idée de mélanger intrigue policière et horreur est bonne, sauve honnêtement les meubles tandis que les ruines mexicaines, les marécages et les plaines ensoleillées rendent super bien en Technicolor. Pour la curiosité de voir un vieux film d'horreur mexicain, mais pas plus.

Stryg a écrit:A. qui confonds plein de films, remarque, ça sera pas pire que de confondre Blade Runner avec Blade II

et toc.

celle là elle va le poursuivre un moment.

La Maison Près du Cimetierre de Lucio Fulci
L'Enfer des Zombies (culte!), Frayeurs (excellent) et L'Au-delà (tout aussi bon) sont les titres phares du catalogue gore et morts-vivants du bon Lucio. Mais à mon sens, le meilleur est bien ce film qui confirme le talent qu'avait cet artisan du bis à instaurer des ambiances morbides au possible dans des films de commande. Cette histoire assez lovecraftienne de morts dans la cave, de maison "hantée" et de personnages inquiétants est aussi le film le plus intimiste et sombre du réalisateur : très bon scénario pour un bis, ambiance ultra macabre, scènes gores et malsaines et une musique digne des Goblins.

Aenigma de Lucio Fulci.
Une étudiante du style tête de turc dans une école de bourges tombe dans le coma après une mauvaise blague de ses camarades de classe. Son esprit voudra se venger grâce à des meurtres par télépathie on ne sait trop par quel tour de passe-passe. Au même moment, une étrange nouvelle élève arrive au lycée en cours d'année, souffrant de dépression.
Quand Fulci fait du Fulci, ça donne du zombie pas frais qui surgit des brumes sur une musique bontempi des Goblins. La classe. Quand Fulci essaie de faire du Brian de Palma façon Carrie, ça donne une série B à peine honnête, qui a mal vieilli (les 80's sont vraiment à oublier), des personnages caricaturaux, des situations téléphonées, pas d'ambiance (à part la scène du Musée, assez cool), aucune intensité et des escargots tueurs (!). Mouaif... Je finis mon mini-cycle Fulci avec L'éventreur de New-York tiens...


L’Éventreur de New-York de Lucio Fulci
Un tueur rode en ville, éventrant de jeunes femmes dans des conditions atroces. Un inspecteur désabusé aux vieilles méthodes et un jeune psychologue sont sur l'affaire.
Un bon ton en dessous de ses films de zombies mais carrément au dessus d'Aenigma, notre Fufu exploite le thème du tueur en série, et réussit à en faire un bis très convainquant, tant au niveau des ambiances que du scénario, moins convainquant de nos jours mais encore très correct. Bien morbide et sale comme il faut (une atmosphère que l'on retrouve dans le malsain Maniac), des meurtres cruels à l'italienne, une bonne maîtrise technique, quelques couleurs à la Argento, des bons côtés qui sont plombés à la fin avec des rebondissements auxquels on s'attend un peu à l'avance tandis que le personnage du flic n'a pas de réelle consistance, ou est à la longue assez cliché (désabusé et assez con en comparaison du psychologue).
Toutefois un film avec un esprit bien giallo chez Fulci, qui fait plaisir après la déception précédente.

Le Train des épouvantes de Freddie Francis
5 hommes se retrouvent dans une cabine de train, rencontrent un vieil homme étrange qui tire les cartes pour chacun d'entre eux, leur révélant leur futur, sombre et fantastique. Film d'horreur britannique à sketchs de 1964 avec Peter Cushing, Christopher Lee, Donald Sutherland... Produit par la Amicus qui souhaitait concurrencer la Hammer et on voit pourquoi : l'ambiance (parfois) et le style y ressemble, surtout dans le premier sketch sur fond de loup-garou et de malédiction. Et j'ai franchement pu apprécier vu que je suis très bon public pour ce genre de films. Mention au sketch sur le vaudoo, où une malédiction s’abat sur un jazzman qui retranscrit les notes d'un culte.

Funky Forest de Ishii Katsuhito ;

Euh, film à sketchs japonais incompréhensible et totalement barré, avec en vrac :
trois niaiseuses qui parlent fébrilement de pandas mécaniques et de planches en bois socialisantes, une comédie musicale avec des gens habillés en SM, des discussions non-sensiques, un mec en collant qui fait de la gymnastique sans la moindre raison, une classe avec des gens qui s'insultent comme ça avec en fond du mauvais punk, une fille qui fait du tennis avec des larves dans une piscine, des gamins qui font de la musique en soufflant dans le cul d'insectes. Mais le pire, c'est le passage avec une lycéenne qui rencontre un mec en costume de poussin avec un sexe en mousse de 5 mètres et un autre en slip. Ils lui enfoncent un cable dans le nombril, qui est relié à une télévision qui se métamorphose en anus dans lequel le mec en slip glisse sa main pour en sortir un comptable miniature... Il n'y a pas de début, de milieu, ou de fin. Je n'ai absolument rien compris.



Adrift In Tokyo de Miki Satoshi

Un étudiant doit un paquet de pognon à un mafieux. Mais ce dernier vient de prendre sa retraite et propose à l'étudiant de le rembourser de façon originale : il doit l'accompagner dans une longue promenade de Tokyo qui durera plusieurs jours, juste pour l'accompagner... Ils discuteront, vivront des aventures humaines profondes et feront face à leur passé.
Comédie dramatique japonaise très mignonne mais pas niaise du tout. Je n'aime habituellement pas ce genre de films mais celui-ci m'a vraiment plu grâce à de bons acteurs et un ton très "road movie" dans les rues de Tokyo et un raisonnement très mature.



Limitless de Neil Burger

Un écrivain raté tombe par hasard sur son ex-beau frère devenu dealer. Il tombe sur une drogue expérimentale qui permet de profiter à 100% de son cerveau. Il parvient à voler le stock après l'assassinat du dealer et se crée une nouvelle vie, ayant une avance sur tout et tout le monde.
Sympathique, bien rythmé, de bonnes idées (le traveling avant interminable), mais des incohérences et des longueurs sur le milieu qui plombent la qualité du truc. Et j'ai l'impression que par moments Robert de Niro en a un peu rien à foutre.



Sonata de Kiyoshi Kurosawa

Japon. Une famille.
Le père perd son emploi, vagabonde le jour dans Tokyo pour cacher sa situation à sa famille et finit par nettoyer en cachette les toilettes d'un centre commercial. La mère sourit et ferme sa gueule, réconforte tout le monde, mais craque peu à peu. Le fils ainé s'engage dans l'armée en pleine guerre d'Irak. Le fils benjamin est limite associal mais possède un ton rare pour le piano dont le père ne souhaite pas entendre parler.
Bref, une famille japonaise au bord du gouffre. Un film noir, noir, mais profond, parfois viscéral dans certaines scènes, mais juste, sans en rajouter des tonnes. Un film social aussi, sur une réalité qui touche de plus en plus de familles japonaises, dans un pays en pleine crise (les références à une Chine qualifiée comme expansionniste sont nombreuses). Mais un film beau.

Bon, c'était la fête du cinéma, alors je suis allé voir des trucs que je serais pas allé voir à 10€ la place.

Kung Fu Panda 2 : le gentil panda amateur d'arts martiaux revient après le succès du premier film. Bon, on rigole mais ça déborde de bons sentiments baveux. J'ai l'impression qu'il est moins fait pour des adultes que le premier. Mais bon, ça se laisse regarder.

X-men : le commencement : j'avais vu la bande-annonce et j'avais fait : non. Puis à l'occase je suis allé le voir et j'ai été agréablement surpris ! Le mec qui joue Magnéto (l'officier anglais dans Inglorious Basterds) est assez génial dans le rôle, la musique est prenante et les effets spéciaux bien réalisés. Qui plus est, ils ont réussi à intégrer leur histoire à l'Histoire, au moment de la crise des missiles de Cuba. A noter que c'est Matthew Vaughn qui réalise (Kick-Ass).

Very Bad Trip 2 : comme Stryg l'a dit un peu plus haut, c'est quasiment à la scène près exactement pareil que le 1. Y a de bons moments bien déjantés ("this is Bangkok baby!" -> suivez mon regard) mais la recette commence à être un peu éculée quand même.

Balade Triste De Trompete: Impossible à décrire, on en ressort bluffé entrain de chercher des mots pour décrire cet improbable film.
L'histoire débute en pleine guerre civile; Un corps de troupe fait irruption dans un cirque et y enrôle de force tous les hommes en âge de combattre. Le clown Auguste envoyé au front accoutré de son costume de scène et armé d'un machette y fait un carnage. Quelques année plus tard, durant la période franquiste, son fils (Javier) intègre le cirque ambulant de Sergio (un clown brutal et autoritaire), en tant que clown triste. S'en suivra un combat sanglant pour l'amour de la cruelle et fatale acrobate du crique (Natalia).

Conan : grand fan de Robert Howard devant l'éternel, je me devais d'aller voir la nouvelle adaptation d'un de ses héros les plus connus (quoique pas forcément le plus intéressant). Bon, j'en attendais pas grand-chose, soyons francs, donc je ne suis pas trop déçu. Il est mieux que Conan le Destructeur (pas difficile, cela dit), mais moins bon que le premier film. Jason Momoa, qui interprète le rôle titre, a bien une tête de barbare, et il tient bien le rôle au final. Par contre, pour tout le reste, on a perdu l'esprit du premier film (sans parler de l'esprit des nouvelles cela va sans dire) : le vieux sorcier déjanté, le petit voleur astucieux (on en a un là, mais c'est pas pareil) et surtout, surtout, la musique ! C'était probablement l'élément le plus abouti dans les deux premiers films, avec des thèmes et des ambiances épiques ou totalement kitsch. Mais voilà, n'est pas Basil Poledouris qui veut (RIP) : on a là une musique type grand spectacle d'une banalité incroyable, sans aucun thème récurrent sur lequel s'accrocher... C'est bien dommage.
Bref, ça divertit quand même, mais à réserver aux fans du genre.

The ballad of Genesis and Lady Jaye: pas un film, mais un documentaire, sur l'histoire du couple formé par Genesis P-Orridge (artiste proteiforme, performer, musicien, occultiste et précurseur de l'indus avec les groupes Throbbing Gristle et Psychic TV) et sa femme Lady Jaye Breyer. pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, Genesis et Jaye ont formé et appliqué le concept de pandrogynie: ils ont eu tous les deux recours à la chirurgie esthétique pour se remodeler et se ressembler le plus possible, afin de former un troisième être, une entité androgyne dont ils seraient les deux parties identiques et séparées. pourquoi? par amour, par délire fusionnel, mais aussi par defi artistique.

parceque tout est art dans la vie de P-Orridge. ce docu est l'occasion de revenir sur le parcours hors-normes d'un homme qui a touché à tout, a été à la base de plusieurs des plus importants courants artistiques dits déviants de ce siècle (l'indus, le punk, les improvisations musique/vidéo, les happening artistico-sexuels...), a cotoyé et travaillé avec les plus grands (dont Burroughs). bref une existence intégrale, dont chaque parcelle devient pièce d'un gigantesque cut-up arty et irrévérencieux. la devise de P-Orridge? "changer, toujours changer". et de ce parcours chaotique et fascinant, la rencontre/fusion avec Lady Jaye est le point culminant, la clef de voute.

histoire d'une vie intense et riche, parcours artistique fascinant et surtout ode à l'amour le plus pur au delà de toutes les convenances, voilà un OFNI à ne pas rater, que l'on soit fan ou non de la musique de l'homme.

J'aurais personnellement plutôt dit OSNI.

Mes parents l'ont vu en concert l'an dernier ou y'a deux ans, apparemment c'était kitsch et pas terrible.

A. a écrit:J'aurais personnellement plutôt dit OSNI.

Moubbarak?

Twillight 4 partie 1 : un peu plus nul que les deux premiers, un peu moins chiant que le troisième, il y a même des morceaux de peau nue qui dépassent! Sans la musique "boys band de chez pimkie", ça aurait pu ressembler à un conte pour pré-ado gothique mais là, même pour le fun et la nostalgie, ça ne passe pas.

Intouchable : l'histoire d'un riche tétraplégique qui cherche une aide quasi constante pour l'aider dans la vie de tout les jours. Il choisit un banlieusard, qui n'a aucune expérience dans ce genre d'assistance mais s'adapte tant bien que mal, grimaçant lorsqu'on lui parle de lavement, tendant le téléphone à celui qui ne peut pas user de ces bras, bref qui n'agit pas par pitié mais par besoin et finalement par amitié. Très drôle.

Il y a longtemps que je n'ai pas posté sur ce topic, je viens donc réparer ça en vous présentant un peu Pusher, dont je viens de terminer la trilogie tout à l'heure.

Pusher, c'est une trilogie commencé en 1996, terminé avec l'opus II en 2004 et le III en 2005. En fait, il ne s'agit pas vraiment d'une trilogie, puisque les trois films ne tracent pas une histoire continue. Il s'agit plutôt de personne évoluant dans le même milieu et dont on suit le parcours. Ce milieu, c'est celui du crime et de la mafia de Copenhague.

Signalons-le de suite, il s'agit là d'une trilogie réalisé par un certain Nicolas Winding Refn, qui lui a permis de lancer sa carrière. Depuis, on lui doit Bronson, Valhalla Rising et plus récemment Drive. Que du bon, donc.

Dans Pusher, on voit évoluer différents personnages, plus ou moins malfrats, souvent plus d'ailleurs. ça va du petit dealer aux gros truand. Comment en dire plus sans tout dire ?

Le gros plus de ce film, à mon sens, c'est ce côté quasi documentaire, sans en être complètement un. C'est un peu comme si les héros du film étaient suivis par une équipe en charge de nous rendre le plus proche vécu des protagonistes, presque comme si nous étions dans leur tête. D'où ce côté très cru de l'image, qui renforce également la sordidité de l'histoire et des images.

Parce que oui, ça pue la crasse et les bas fond, là où la drogue circule comme de l'eau, avec le risque qu'elle soit coupée avec de la mort-au-rat, avec le risque de se faire chopper, ou pire encore, de se faire intercepter par d'autres mafieux du coin et de se retrouver avec des dettes. Quels alliés en sont vraiment ? La famille ? Les amis ? Quelles limites faut-il avoir ? Qu'est-ce qu'ils parviendront à contrôler ? Comment en sont-ils arrivé là ?

Autant de questions évoquées par ces films, face auxquels on scotch littéralement tant la sordidité et la crudité de ce quotidien est sidérante.

A découvrir absolument, sauf pour les fans d'actions. Oui, c'est plutôt plat comme film. Un peu comme Drive, qui se rapproche du thème de Pusher d'ailleurs.

Trop plein de films vu dernièrement mais je reprends le topic mourant :

Un week-end en enfer de Bob Willems ;
Navet acheté 0,5€ dans un bac à solde avec "Granny" (pas encore vu). On a un slasher, très classique dans son traitement qui repompe des éléments de Vendredi 13, de Massacre à la tronçonneuse et de Halloween. Un cadre supérieur invite des amis dans sa résidence secondaire, perdue en pleine campagne du Middle West. On nous promet une ambiance malsaine, un clown tueur psychopathe, un peu de tension sexuelle et quelques twists. En vain.
C'est bien simple. On a le droit à de bonnes intentions mais surtout à un traitement techniquement et scénaristiquement carrément foiré ; Une image absolument laide (j'ai vu des pornos des 90's sur VHS plus réussis), un jeu d'acteur pas trop catastrophique mais absolument pas aidé par un doublage aux fraises (j'ai vu des porno... vous avez compris), pas de gore, pas de réelle tension sexuelle, un rythme mou, mais mou, une action désastreuse... Heureusement, je suis très bon public, et j'ai apprécié le twist final qui bien que facile, est plutôt bon en regard du reste du métrage. Deux bouilles féminines sympathiques à noter également mais ça s'arrête là...


Le Renne Blanc d'Erik Blomberg ;
Film finlandais de 1952 s'inspirant d'une légende finnoise arrangée pour le cinéma. Un chasseur lapon se marrie avec une jeune femme, née sorcière. Afin d'accroître son pouvoir de femme, elle décide d'avoir recours à la magie, mais les forces du Mal s'emparent d'elle après un sacrifice rituel. Elle se métamorphose chaque nuit en renne blanc charmeur, et tue chaque homme un par un.
Ce film aurait pu être Z, mais il s'agit d'un véritable petit chef d’œuvre. Un rythme fascinant, une ambiance lyrique et absolument unique, une photographie sublime, des paysages lunaires à couper le souffle... Ce film d'une petite heure se laisse regarder comme une peinture impressionniste, autant avec des yeux d'enfants qu'avec un regard d'amateur averti d'art classique. Une vraie claque.


Takeshis de Takeshi Kitano ;
Kitano nous présente son film comme un "objet filmique non identifié" car le cinéma n'est qu'illusion, que ce que nous voulons voir d'un film et chaque spectateur se fera son interprétation, et c'est bien le problème lorsque l'on doit parler de ce... truc : comment en parler ? comment dire ce que l'on en pense ? Comment même le présenter ?
C'est bien simple, on n'y comprends pas grand chose. Takeshi Kitano et son double inconnu, pauvre, en quête de célébrité. Des scènes de claquette en guise de gunfight, des obèses habillées en filles. Une petite amie intéressée aux seins aussi magnifiques que petits. Des yakuzas en quête d'un jeu d'acteur. Un taxi psychédélique. Un chauve en sang imbuttable qui poursuit notre héros pour récupérer son arme. Des travestis. Des trucs, des machins.
J'ai rien compris hormis le fait que ça parlait de la galère d'être acteur, et du cinéma.
Mais j'ai adoré.

Gozu de Takashi Miike ;

L'un des films phare du très prolifique réalisateur japonais qui continue sur la lancée du genre de films qui l'a fait connaître : le yakuza-eiga qui part en grand portnawakesque. Le synopsis peut tenir sur un timbre-post : Le boss d'un clan ordonne à l'un de ses sbires de liquider un subalterne de l'organisation dans une ville de province. Le hic, c'est que les deux protagonistes sont très amis. De nombreux rebondissements vont arriver avec la disparition du mort en sursis. Une enquête commence alors, et tout s'enfonce alors dans le surréalisme.
Thriller tourné en seulement vingt jours, ce "Gozu" se rapproche assez d'autres films cultes du réalisateur fou comme "Dead Or Alive" ou encore "Ichi The Killer". Le traitement est néanmoins assez différent dans le sens où l'on ne retrouve pas (ou nettement moins) le côté hyper agressif des films précités. Sans se rapprocher du rythme lent et limite brumeux d'"Audition", le film pose des bases plus solides et joue par moments dans un trip plus..."Kitano" (les plans fixes notamment, ainsi que certaines explosions de violence entre deux passages plus calmes). Néanmoins, les idées tordues (voire TRES tordues), sont toujours là et ne manqueront pas d'émerveiller le spectateur en quête de déviance cinématographique.
Pour le reste, des acteurs qui font plus que correctement leur taff, des marginaux à côté de la plaque, quelques idées bien malsaines, une bonne réalisation, mais malheureusement un final un peu baclé en dépit d'une excellente idée.
à découvrir.

Durian Durian de Fruit Chan ;
Le seul film que j'avais vu de Fruit Chan, ou plutôt le seul court-métrage, était "Nouvelle Cuisine" version courte dans la compilation des "3 extrêmes" avec notamment Park Chan Wook et Takashi Miike (que je conseille à tous). Ici, pas de gore, pas d'ambiance malsaine mais un drame social assez proche de la nouvelle génération des réalisateurs chinois.
Une chinoise du continent part pour Hong Kong avec un visa touristique et s'y prostitue pour économiser en vue d'ouvrir un commerce dans sa ville natale. Elle y rencontre une petite fille qui y vit clandestinement. Le film a une narration plutôt étrange dans le sens où les relations ne sont pas spécialement approfondies entre les deux filles et où l'ont suit plutôt la vie de la première entre ses nombreux clients de Hong Kong et sa vie au retour. Les actrices sont très bonnes, la direction artistique très maîtrisée, mais un sentiment de manque guide tout le visionnage. Que se passe t-il après ? Et quoi donc ? Que devient-elle ? Les personnages vivent mille petites aventures, et donc ? Que se passe t-il ensuite pour eux ? En quoi cela les change ?
Dommage, je m'attendais à autre chose. Parce que de l'idée, il y en a à foison.


Mondo Cannibale de Jess Franco
Jess Franco + Eurociné = tiercé gagnant.
On reprend tous les ingrédients clichés qui ont fait la réputation du mondo comme les cannibales, de l'exotisme, des occidentaux pourris par le fric, du sexe et de la cruauté. Le soucis, c'est que c'est du Jess Franco sous acides financé par Eurociné. Le pitch de départ c'est un homme qui se réveille du coma après avoir vu sa femme se faire dévorer vivante par des cannibales, se fille de huit ans se faire enlever et accessoirement voir son bras se faire emputer. Réveillé, furax, il part avec quelques gogols (des guides incompétents, quelques bourgeois clichés en quête de sensations fortes) ramener sa fille d'un sous-bois clairsemé près de Nice. Ils devront faire face à des cannibales peinturlurés recrutés sur le tas (donc qui ont plus une tête à s’appeler Bernard que Matchupitchu).
C'est très classique mais le traitement de Franco est un peu dans le style de celui de "l'Abîme des Morts-Vivants" : rythme pataphysique, délires psychédéliques avec abus de filtres et de zooms vomitifs, gore risible, scénario fantastiquement nul, acteurs sous la barre de l'incompétence hormis Al Cliver qui reste un acteur très correct mais n'en a strictement rien à foutre.
Hormis tout cela, j'adore les films de Franco car bien que ce soit un truc déroutant à mi-chemin entre le nanar, le navet et le film expérimental de post-soixante-huitards, il y aura toujours cette passion de bisseux si agréablement à (subir) contempler.


The First Turn-on de Michael Hertz
Eh oui ! L'une des premières productions Troma du tout début des années 1980, et l'on voit que la première spécialité de la boite new-yorkaise n'était pas les séries Z gores et délirantes mais plutôt des comédies adolescentes totalement délirantes. Soyons brefs, pas de monstres, pas de zombies, pas de tueurs fous, ni de vampires. Mais par contre, beaucoup d'humour gras et pas mal de seins naturels un peu partout. Dans un camp de vacances pour adolescents, quatre jeunes vont se cacher dans une grotte pour aller passer un peu de bon temps, fumer un joint et manger quelques sucreries. Après que la guide les ait rattrapé pour partager une taff, un éboulement a lieu et nos 5 hippies sont bloqués dans la caverne. Pour passer le temps, ils se racontent leurs histoires de première fois. Pendant ce temps, le camp de vacances règne toujours autant dans une joyeuse anarchie.
Bien avant les American Pie, les américains avaient des comédies adolescentes qui tournaient pas mal autour de la choses. Tandis que les nouvelles versions versent dans la lourdeur et la pire vulgarité, ce film se laisse très agréablement regarder de part un côté très bon enfant et un humour gamin bien assumé.
à voir entre potes.

Nightmare : Cauchemars à Daytona Beach de Romano Scavolini ;
Thriller horrifique qui avait provoqué un véritable scandale à son époque en raison de scènes particulièrement macabres et sordides. Les vingt premières minutes sont d'ailleurs très prometteuses : une ambiance malsaine à souhait, du suspense, de bonnes références à Halloween (caméra subjective) et au giallo (des filtres de couleurs intéressants). Un patient atteint d'une grave schizophrénie est libéré par erreur de l'asile, et voyage sur la côte est en semant cadavres sur son passage. Il s'attarde sur une famille, et notamment sur un enfant qui excitent ses pulsions meurtrières.
On aurait pu avoir un excellent thriller, dans la lignée de "L'éventreur de New-York" de Fulci, mais hormis la première demi-heure (la scène à la Halloween, et une virée hyper malsaine dans les bas-fonds de New-York, très bien retranscrite), le rythme devient extrêmement molasson, et on peine à suivre un scénario qui mincit au fil des minutes. Malgré un aspect visuel très travaillé, et une fin très bien trouvée, cet "entre-deux" du métrage (qui occupe les deux-tiers du film) endort plus qu'il ne garde en haleine. Une petite déception, mais les quelques influences du film "Maniac" qui ponctuent régulièrement le film sont appréciables.

Sherlock Holmes 2 : Jeux d'Ombres : vu récemment au cinéma, il s'agit de la suite du film réalisé par Guy Ritchie. On y retrouve cette fois Moriarty dans un rôle central. Ceux qui auront aimé le premier film aimeront sans aucun doute celui-ci (j'en fais partie) : Robert Downey Jr et Jude Law incarnent à merveille les héros de sir Conan Doyle et arrivent à nous faire oublier cette ridicule image du mec en manteau et à casquette à carreaux qui fume constamment une pipe surdimensionnée (vous voyez ce que je veux dire). Je l'ai quand même trouvé moins bien que le premier. La fin, notamment, m'a quelque peu déçu. Mais globalement, un très bon film.

Il Était Une Fois En Amérique : que faire un samedi soir quand le match France-Irlande est annulé au dernier moment ? On regarde un classique qu'on n'avait pas encore vu. Alors c'est long. Très long. Mais, comme j'espère que vous avez déjà vu au moins un Sergio Leone, c'est très prenant. On est bien perdu au début (Tarantino n'a pas inventé les flashbacks au cinéma, je peux vous le dire) mais l'intrigue se met en place comme il faut. Robert de Niro est exceptionnel, presque autant que dans Le Parrain 2, de même que James Woods. Une histoire d'amitié et de trahison qui s'étale sur 40 ans. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est le meilleur des trois "Il Etait Une Fois" ("Dans l'Ouest" reste mon préféré), mais il n'est pas loin. Ajoutez à cela la musique toujours sublime d'Ennio Morricone et on a un très grand classique.

Drive : le petit dernier du danois Nicolas Winding Refn, que j'ai découvert avec Valhalla Rising. Et comme pour ce dernier, j'ai regardé Drive de la première à la dernière seconde et à la fin je me suis pris une méga baffe dans la gueule pour me retrouver une nouvelle fois sur le cul. Dans son style inimitable, lent, très esthétique, Refn, à l'instar de Sergio Leone dont j'ai parlé ci-dessus, réalise des films à personnages. Ryan Gosling, dans le rôle du pilote quasi schizophrène, est d'un charisme hallucinant. Carey Mulligan incarne parfaitement l'innocence. Et que dire de Ron Perlman et Albert Brooks dans les rôles des méchants ?... J'ai également adoré la bande originale de Cliff Martinez, une succession de titres électroniques très éthérés. Comme le dit Refn, pour lui le cinéma c'est faire pénétrer des émotions dans la tête des spectateurs, et faire en sorte que ces émotions restent en eux et les accompagnent toute leur vie. Après Valhalla Rising, c'est la deuxième fois que je ressens cela. Je dois absolument voir la trilogie Pusher, qui reste selon lui sa plus grande réussite. Chapeau.

+1 pour Drive, que j'avais vu au cinéma à sa sortie : du "prend ça dans ta face" de haute volée. Quand on lit le pitch, on se dit qu'il n'y a rien de nouveau et rien d'intéressant. Et pourtant, la profondeur des personnages, la réalisation parfaitement calibrée, et enfin la musique, qui s'adapte à l'histoire et personnage autant qu'elle permet le développement de l'ambiance globale, donnent un film qui écrase de loin les sorties actuelles... Quand on voit le foin que fait "The Artist" actuellement, on a plaisir à voir un tel film.

D'ailleurs, le charisme de Ryan Gosling, particulièrement bon pour jouer les personnages "à face sombre" pour le dire platement, n'y est pas pour rien. Pour cet acteur, je renvoie d'ailleurs au film sortie directement en dvd "Love and secrets", un poil décevant sur la fin mais avec un Gosling toujours aussi ambigu et insaisissable. Je renvoie aussi au très bon "United States of Leland", il y est moins bon car plus jeune, mais on retrouve la base des personnages qu'il incarne avec une aisance franchement perturbante... moi je vous dit qu'il est pas net, ce type.

Quand au Pusher, je te les conseille vivement, j'en ai parlé il n'y a pas si longtemps ici même (cf quelques postes en arrière). Brut et dérangeant.

Marrant, je n'avais vu que les affiches promotionnelles de Drive et ça me disait absolument rien. Je vais suivre ton conseil O. ;)

Idem pour Il était une fois en Amérique, je ne l'ai toujours pas vu (la honte)

En revanche, j'ai regardé Bronson hier, autre film de Refn, et j'ai été déçu. Tom Hardy est très très bon là-dedans, mais y a rien que Kubrick n'ai déjà fait avec Orange Mécanique il y a 40 ans.

Mmh, j'ai vu Bronson il y a un petit moment déjà, je l'avais trouvé plutôt réussit. Je n'avais toutefois pas vu le film comme un ersatz d'Orange mécanique, plutôt comme une sorte de biopic du célèbre prisonnier anglais, que Tom Hardy joue à merveille. Je ne pense que le propos du film soit l'hyper-violence comme c'était le cas dans oOrange Mécanique, j'ai plutôt vue tout ça comme une sorte de "documentaire" d'une psyché particulière, disons psychopathique, et la manière dont il va trouver à s'adapter dans l'univers carcéral, en désignant finalement tout une partie des autres comme des ennemis, peut-être des persécuteurs.
Après, il y a clairement des liens à faire entre ces deux films !

Attention, j'ai bien aimé le film. Mais je n'ai pas eu cette sensation de coup de poing dans la gueule comme avec Valhalla Rising et Drive. Et c'est ça qui m'a déçu. Mais le film est quand même bien trippant, aucun doute !

Ah ok, autant pour moi, j'ai mal interprêté. Au final, je te rejoins : il est bien mais sans être exceptionnel pour autant.

J'ai pas encore vu Valhalla Rising, il faudra que me penche sur la question.