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Cloud Atlas : Que voilà un film ambitieux ! Grande fresque épique qui s'étale sur 500 ans, on y suit les histoires différentes et pourtant étroitement liées de plusieurs personnages, depuis l'époque du commerce triangulaire jusqu'à un futur post-apocalyptique en passant par les tribulations burlesques d'un éditeur anglais de nos jours, la quête effrénée et tragique d'un compositeur, un scandale nucléaire dans les années 70 et une société façon "Le Meilleur des Mondes" dans un Néo Séoul assiégé par la montée des eaux. Le synopsis officiel parle (je traduis de Wikipédia) de comment les actions des individus ont un impact sur eux et les autres dans le passé, le présent et le futur, de la transformation de l'âme d'un tueur en un héros et d'un acte de bonté qui, se propageant à travers les siècles, inspire une révolution.

Réalisé par Lana et Andy Wachowsky (la trilogie Matrix) d'un côté, et par Tom Tykwer de l'autre, ce film est une adaptation d'un roman de David Mitchell sorti en 2004. C'est réellement inclassable et assez difficile d'accès, mais pour peu que vous vous accrochiez et que vous suiviez les histoires dans les différentes époques, une vue d'ensemble va commencer à se former et vous allez vraiment apprécier l’œuvre en elle-même.
Doté d'un casting assez génial (tous les personnages, hommes et femmes, sont alternativement joués par Tom Hanks, Halle Berry, Jim Broadbent, Hugo Weaving (l'agent Smith, Elrond), Jim Sturgess, Ben Whishaw (Q dans le dernier James Bond) et Hugh Grant (si, si !)), on ne peut qu'être emporté par les histoires qui s'entremêlent à des siècles de distance. Les maquillages sont cela dit assez dégueu quelques fois (Hugo Weaving en asiatique, bof bof) et le montage assez ardu à suivre, mais ça vaut le coup et on ne voit pas passer les presque 3h que dure ce chef d’œuvre.

Un vrai coup de cœur !

Oblivion : dans la flopée de films de science-fiction qui voit le jour ces temps-ci, ce film sort du lot. Nous sommes (une fois de plus) dans un futur proche post-apocalyptique. La Terre a été envahie par des extraterrestres. Les humains ont gagné la guerre mais la planète est dévastée, et l'humanité émigre sur Titan. Seuls quelques-uns restent sur place, afin de protéger les stations qui pompent l'eau nécessaire à l'établissement de la colonie sur Titan, transformant la Terre en désert. Mais le crash d'un vaisseau humain datant d'avant la guerre va tout changer.

Et bien je bavais devant la bande annonce, je n'ai pas été déçu !
De très belles scènes, une musique à couper le souffle (merci M83, je recommande vivement la BO) et une histoire qui tient relativement bien la route. J'ai trouvé que ça trainait un peu au début, mais bizarrement, les scènes d'action n'ont pas vraiment leur place.
Après, effectivement, y a une tonne de références dans ce film : 2001, Independence Day, un soupçon de Matrix, mais aussi la BD "L'Incal" de Jodo et Moebius, pas des références de merde en somme.

Rétrospectivement, c'est dommage du coup que la bande annonce dévoile autant de détails, mais j'ai quand même bien aimé.

Shaun Of The Dead : depuis le temps, tout le monde m'en avait dit que du bien. Du coup, mes attentes ont été bien déçues... J'adore pourtant Simon Pegg et y a quand même deux trois gags qui m'ont fait rire mais pour moi c'est vraiment pas le film génial annoncé.


Only God Forgives : le nouveau film de Nicolas Winding Refn (Valhalla Rising, Drive) qui retravaille avec le très mutique Ryan Gosling. Ce coup-ci, ça se passe en Thaïlande et y a pas plus d'histoire que ça, juste la vengeance.
Et bah de tous les NWR c'est sûrement le plus WTF pour moi C'est du Winding Refn pur et dur, avec encore moins de dialogue que dans Valhalla Rising et Drive (pour vous dire le niveau) et des éclats de violence qui sortent de nulle part. Mais bizarrement j'ai aimé. La musique est bien (même sans Kavinsky :D ) et Kristin Scott-Thomas envoie du gros. Gosling par contre il sert à rien, le plus intéressant c'est quand même le superflic thaï (en dépit des passages de karaoké).


Epic : le dernier film d'animation des créateurs de L'âge de Glace. On y suit les aventures d'une ado au sein d'un peuple minuscule qui vit dans la forêt.
Bon, c'est bien sympa, l'animation est bien foutue mais l'histoire c'est de l'ultra réchauffé. En plus, c'est pas drôle du tout et sans surprise. Bref, pas vraiment d'intérêt.

Vu aussi le dernier Winding Refn, Only God Forgives.

Et bien je l'ai trouvé plutôt énorme en fait, même s'il est beaucoup moins accessible que Drive. Il m'a laissé une marque très forte et je l'ai trouvé impressionnant de justesse et de maîtrise technique.
Le film est bourré de symbolique, les personnages sont chiadés, l'ambiance est saisissante de bout en bout, la violence est aussi choquante qu'intelligente (c'est-à-dire qu'elle sert le propos et n'est pas gratuite). Le parti pris d'un récit lent est également très couillu, et là on retrouve bien l'influence de Drive, même si la démarche des personnages quand il se déplace m'a laissé un peu dubitatif sur le moment.

Bref, le réalisateur prouve sans conteste sa maitrise des "codes" du cinéma, avec en plus la capacité à jouer avec. Pour moi un petit bijou, aussi parce qu'il n'a pas prétention à marquer les esprits.

Petite critique envers Gosling toutefois, qui a comme une tendance à jouer dans les mêmes rôles. C'est con mais à force ça en devient prévisible, et donc pas franchement étonnant... voire un poil décevant.

Gravity J'ai pas besoin d'écrire un roman : vous avez tous entendu les critiques dithyrambiques au sujet de ce film ? Elles sont justifiées. Une putain de claque dans la gueule ! Visuellement sublime, musicalement épique, le film vous prend bien comme il faut et ne vous lâche pas jusqu'à la fin. Je dirai rarement ça mais voyez-le en 3D, voire Imax 3D si vous en avez la possibilité : c'est un film totalement immersif dont on profite vraiment à fond de cette façon.

I, Frankenstein.

Le navet suprême du mois de janvier, avec un budget proche des 70 millions de dollars...
Frankenstein tout le monde connait...Voici ce qui suit, une fois que la créature s'est vengée de son maître...

Ici nous sommes en présence d'un patchwork de tout ce qui se fait de plus mauvais en terme de cinéma fantastique. Scenario inexistant, visuel poli à l'extrême...On se demande où le réalisateur a été pécher un tel florilège d'idées nauséeuses. Dans ce film, notre "héros"  traverse deux époques. L'histoire commence dans le passé à la fin du 18è siècle où l'on voit la créature rencontrer/côtoyer la congrégation de l'ordre des gargouilles (quoi de plus sérieux comme patronyme...) et une horde de démons possédés. L'action principale se déroule dans le présent, dans une ville à l'ambiance gothique, ténébreuse et nocturne. Les forces du mal (tout un programme) cherchent à s'emparer du journal de bord du Docteur Frankenstein, qui est entre les mains de la congrégation des gargouilles. Cette dernière l'a dérobé à la créature dans le passé. Ce livre contient les instructions qui permettraient au prince Naberius (le boss des démons) de redonner vie à des milliers de cadavres stockés dans un hangar depuis des siècles, en y ajoutant en plus les âmes de démons grouillant en Enfer. A partir de là, les scènes d'actions et de combats entre les deux clans donnent un soupçon de relief à cette frasque épique (oui frasque pas fresque). Ce qui est édifiant, c'est que les scènes de combats génèrent un foutoir incroyable dans la localité et qu'aucun être humain habitant la ville ne semble s'inquiéter des phénomènes obscures qui s'y produisent. En effet, à part deux médecins et un policier, on ne voit que la créature, les gargouilles et les démons sur toute la longueur du film.  
Je continue et là ça devient une habitude par chez nous, les doublages en français sont réalisés par une bande d'arriérés, incapables de donner un style académique aux dialogues.

En conclusion, si vous désirez économiser une place de cinéma, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Même avec le tarif CE, je trouve ça cher payé pour un tel étron.

Un reboot de plus au compteur ! Depuis des années, l'industrie cinématographique US racle les fonds de tiroir à la recherche de vieilles bandes à remixer, qui ont fait la "réputation" du cinéma de l'Oncle Sam. Une démarche qui met en lumière un manque flagrant de créativité mais qui permet, au moins, de piller le porte-monnaie des spectateurs (et je ne parle pas des comics qui sont une autre mine financière intarissable).

Le Robocop nouveau ne déroge pas à la règle des reboots. Ce type de film n'a donc pas grand intérêt (à quelques exceptions). 27 ans séparent les deux versions de Robocop. La mise à jour avec les technologies actuelles permet d'obtenir un film ultra fluide et une intégration parfaite des images numériques (surtout pendant les scènes d'action) ce qui facilite l'immersion du spectateur. En dehors de ces aspects, la mouture 1987 n'a rien à envier à ce reboot 2014.

Le scenario a subit un très léger lifting. Alex Murphy (Robocop) ne se déplace plus en voiture comme dans la première version, mais en moto. Le robot ED-209 a répondu présent. L'OCP est toujours là , ce groupe militaro-industriel conçoit des prothèses médicales et des exosquelettes. Les sections expérimentales (très futuristes) de l'OCP se trouvent en Chine.

D'une durée le 2 heures, Robocop se regarde bien mais laisse comme la plupart des reboots un arrière goût de déception. Ce n'est pas le film à éviter, mais il n'est clairement pas indispensable de se rendre en salle pour voir Robocop.

"Un film expressionniste de Jean Rollin". La couleur est annoncée, Jean Rollin fera aussi personnel qu'il veut. Au point de faire siens le rythme et la narration. Brumeux, parfois opaque, lent, très très lent. C'est simple, plus que jamais ça passe ou ça casse. "Les Démoniaques" se joue entièrement au feeling et vraiment rien d'autre.

Les acteurs surjouent d'une puissance (surtout Joëlle Cœur), la nudité est à tous les étages (surtout avec Joëlle Cœur, décidément d'une sensualité incroyable), il n'y a pas de moyens, le récit est éclaté, des coupes sauvages dans le montage, quelques faux raccords rigolos, les effets spéciaux à la ramasse...

...MAIS ÇA MARCHE... Pour moi. C'est une œuvre poétique qui fait sienne ses imperfections. J'étais dedans, je buvais les dialogues dont une grande partie est déclamée en vers, de façon surjouée. Ce rythme propre, cette mise en scène propre que Jean Rollin a poussé jusqu'à son paroxysme était l'occasion de pouvoir coucher sur pellicule ses obsessions et ses thèmes : la malédiction, la mer, les ruines, le destin, la mort, les femmes tragiques à la beauté suave et empoisonnée, le retour de l'au-delà.

Une œuvre aussi imparfaite et kitch que magistrale. Une œuvre baroque et personnelle.

Le premier volet de "La Mutante" était une série B qui avait le mérite d'être plutôt efficace. Un spectacle divertissant à défaut d'être subtil ou génial.

"La Mutante 2" est, soyons direct, une purge. Sans créativité, mal écrit, mal monté, mal mis en scène, mal amené, le film est d'un ennui total. On se démène au départ avec 36 arcs narratifs auxquels on comprends pas grand chose pour finir dans une chasse au mutant pas drôle et convenue.
Du cul, oui, mais ZzzzZzzzZZZ. Michael Madsen est venu pour le chèque. Reste Natasha Henstridge.

"Dis, dis, t'as vu ? J'ai un fait un film de merde. Mais comme j'ai conscience que c'est un film de merde et que je le fais comprendre, ça le rend bon, n'est-ce pas ? Moins plus moins, ça s'annule, pas vrai ?"

Non.

Douteux esthétiquement, fumeux métaphysiquement (tant et si bien qu'on peut parler de métaphysique ici, disons de la philo de PMU), le pouvoir de l'amour (comme dans le 2, mais version Netflix enfants re-réadapté pour Gulli), cette manie de barder tout le film de stock-shot pour me faire piger que je suis trop con pour comprendre comme un grand les références déjà balancée au bulldozer.

Scénaristiquement inepte.

Et cette fin...

C'est peut-être à chaud, je ne m'attendais peut-être pas à un chef-d’œuvre mais clairement pas à... à ça.

Je m'en viens déterrer également ce topic telle une âme en peine pour vous parler d'un étrange film conseillé par l'ami Stryg.

J'ai vu November, ce film estonien d'un noir et blanc sublime, ce samedi soir seul dans mon salon, une expérience fascinante et difficilement descriptible.

On y suit d'abord vaguement les déambulations d'une troupe de villageois parfois grotesques, pétris de superstitions païennes, affrontant l'hiver qui s'annonce en volant les victuailles de leurs voisins d'une façon fort peu classique - cette scène d'intro à la fois ridicule et effrayante...- tout en volant inopinément à leurs seigneurs allemands les quelques richesses qui viendront satisfaire les morts déambulant le soir de la Toussaint.




Le récit sur concentre par la suite sur les pérégrinations d'une jeune fille paysanne à la beauté virginale, dont l'amour contrarié sera le centre du récit de ce film sublime, aussi difficile d'accès par sa lenteur et par ses expérimentations de mise en scène. Il y une inquiétante étrangeté qui se dégage sans cesse de la première à la dernière image de ce film, des moments insaisissables qui me hantent encore au moment où j'écris ces lignes.

Je ne conseille évidemment pas ce film à tout le monde, mais je pense que des personnes sensibles au black metal devraient tout de même y jeter un coup d'oeil.

On y retrouve quelque chose de cette magie ancienne et impénétrable. Un coup de coeur.

Film absolument superbe, tu as tout dit.

A noter aussi que l'actrice principale, Rea Lest, est chanteuse-bassiste pour le groupe Les Enfants Terribles : https://jakobjuhkam.bandcamp.com/album/dreamers-les-enfants-terribles-unistajad-2018

Film ô combien étrange que voilà malgré mon habitude à ce cinéma de genre, aux Jess Franco et autres Jean Rollin.

Film qui est impacté par trois facteurs : Un premier réalisateur souhaite faire un film très sérieux, à l'aspect documentaire sur la sorcellerie des villages français, lequel a fini par renier le film. Un second réalisateur qui décide, parce que c'est l'époque, d'y ajouter une bonne louche d'érotisme moite et d'effets arty qui s'étirent sur 3/4 du métrage. Dernier aspect, les copies sont presque toutes perdues et ne subsiste qu'un rip VHS TRÈS TRÈS usé, ce qui ajoute à l'ambiance intemporelle et particulièrement hermétique de l’œuvre.

"La Goulve" est un film unique, à la narration très brumeuse et à la réalisation à mi-chemin entre l'horreur gothique et l'art et essai. On sent bien une influence "La Vouïvre" de Marcel Aymé, mais tout le reste est en pure roue libre. C'est très long, très lent malgré ses 90 minutes réglementaires mais un vortex se créé dès le départ, quelque chose qui aspire et qui ne lâche pas. 100% assuré, rien de nanar, juste une expérience.

On est vraiment pas loin de "La Papesse" mais en vraiment plus extrême et brumeux.


ça, c'est de la VHS




Giallo très solide de la part de Fulci. Pourtant, dès le départ, on pourrait le croire trop timoré avec ce thriller teinté d'un zeste de surnaturel. Finement réalisé et mis en scène (bien qu'un peu brut sur certaines portions du métrage), on s'en remet à l'esthétique italienne franchement réussie soutenue par l'envoutante musique de Frizzi. Quelques scènes particulièrement marquante et un superbe final.