TOP 2021 Black Metal

Si 2021 aura eu moins de pépites que l'année précédente (moins de confinements massifs pour écouter à toute berzingue toute la journée aussi), il n'en reste pas moins des sorties très qualitatives et pour ma part, très brutales.

Du coup, je ne reparlerai pas des sorties évoquées par S dans l'autre topic du top 2021 en bm français pour ne pas faire doublon car je suis très largement d'accord avec lui.


Altarage - Succumb
Les mauvaises langues évoquent une copie de Portal ; Mais pour copier Portal, il faut le vice, la technique, le son massif. Ingrédients contenus dans ce quatrième opus des espagnols. Brut et épais comme du goudron, leur black/death évoque le magma d'un violent volcan, prenant des chemins détournés et abrupts pour écraser.



Suffering Hour - The Cyclic Reckoning
On reste dans le black/death mais ici l'esprit est bien différent. Moins rouleau compresseur, moins "chaleureux" et plus occulte, Suffering Hour nous offre la perspective d'une cathédrale de riffs que l'on ne finit plus de redécouvrir à chaque écoute. Dissonant mais aux riffs immédiatement entêtants, glacial et unique, c'est presque l'album de l'année tout court pour moi...



Antediluvian - The Divine Punishment
...Presque parce que Antediluvian. Je termine d'ailleurs ici avec le black metal. Terriblement exigeant et hermétique, ce dernier né est comme ses prédécesseurs un monstre d'épaisseur aux ramifications cyclopéennes mais cette fois-ci plus expérimental avec ses breaks fascinants, ses chœurs et ses samples.



Ungfell- Es grauet
Je pense que je peux mettre "Mythen, Mären, Pestilenz" parmi mes albums préférés de black metal (pas forcément dans le top 10, mais franchement pas loin). "Es Grauet" navigue dans les mêmes eaux, médiévales, sombres et terreuses avec leurs mélodies intemporelles, cette ambiance nocturne de village perdue en altitude. Pas aussi génial que son prédécesseur mais reste un album tout autant fascinant.



Voidsphere - To Overtake | To Overcome
Les mauvaises langues diront "copie de Darkspace", les autres un groupe aussi régulier dans le temps que dans la qualité. Les longues pistes sont aussi finement écrites qu'elles écrasent efficacement l'auditeur dans un maelstrom cosmique noir.



Henbane Chariot — Allpine Séance
Une découverte de l'année qui fait plaisir. Black metal atmosphérique et passages folk sont au menu sans que ce soit une ode à l'évasion forestière pour autant. Très intéressant, une dissonance maladive habite les riffs nauséeux qui me rappelle mes écoutes les plus anciennes d'un Xasthur dans l'esprit (mais pas dans la forme).



Clandestine Blaze - Secrets of Laceration
Clandestine fait toujours et encore du Clandestine, toujours avec le même vice et la même haine. Vous avez aimé / détesté le reste de la discographie ? Rien ne changera ici.



Dodenbezweerder — Als de statige somberheid van het knekelhuis
LE black metal.



Mentions honorables :
Huoripukki - Ikuinen Kamppailu : black/death finnois qui respire le meurtre médiéval en forêt.
Funeral Mist - Deiform : Il fait très largement le taf. Je ne l'ai pas incorporé au-dessus car pas encore assez bien digéré mais les ambiances sont killer.
Ænigmatum - Deconsecrate : encore une autre cathédrale de riffs et de complexité qui laisse tout de même place au pur plaisir des oreilles. Mais un album que je trouve d'avantage death que black.
Et le dernier Archgoat, bien sûr, qui pète les genoux tandis que Marras et Fluisteraars continuent sur leur lancée.


Et parce qu'il y a trop de choses et que j'ai perdu tout bon sens pour être synthétique :

Voilà pour ma part les sorties marquantes de 2021 (pas d'ordre, et hors BM Français, cf topic dédié) :

Whoredom Rife - Winds of Wrath : il subsiste encore des groupes qui entretiennent la flamme du Black Metal norvégien ayant fait la gloire des années 90/2000, Whoredom Rife est de ceux-là, et probablement l’un des plus illustres représentants de cette scène aujourd’hui moribonde. Le duo nous propose trois quart d’heure de musique possédée et incisive, se terminant par le magistral Einride et son épique final.



Ungfell - Es grauet : Le duo nous invite quarante minutes durant dans leurs vallées reculées de Suisse, au temps des donjons et des chevaliers. Fidèles à leur style rappelant les premiers Peste Noire, les lurons distillent un Black Metal médiéval de haute volée, précis, endiablé et rustique.



Marras - Endtime Sermon : Leur premier album en 2019 ne m’avait pas laissé indifférent, ce dernier-né ne fait que confirmer mes espoirs placés en eux. Dans la plus pure tradition du Black finlandais, le sextuor vomit une musique agressive, occulte et intransigeante.



Fyrnask - VII: Kenoma : Année après année, ce projet ne cesse de me surprendre tant il parvient à créer une ambiance aussi immersive, grâce à une production sculptée par un orfèvre. D’obédience atmosphérique et occulte, le Black Metal des allemands s’appuie sur des compositions travaillées et envoûtantes, comme si elles déroulaient une longue séquence cinématographique. Happé je suis à son écoute, d’un bout à l’autre.



Demonic Temple - Through the Stars into the Abyss : Il ne m’a fallu que quelques secondes d’écoute pour être conquis par l’album de ces polonais. Les compositions abyssales se révèlent à la lumière d’une production rongée par la rouille. Il y règne en ces tréfonds une atmosphère des plus occultes, corrosives et hostiles, attirant sans cesse l’auditeur dans les abîmes.



Gràb – Zeitlang : Premier album et première tuerie ! Le duo allemand délivre un Black Metal atmosphérique fort bien inspiré, à la production chaleureuse, forestière et mystique. Une parenthèse onirique et envoûtante une heure durant.



Circle of Ouroborus – Kiromantia : Les hyperproductifs remettent le couvert avec un album un peu moins expérimental qu’à l’accoutumée, mais toujours ponctué de ce petit grain de folie dans les compositions, lorgnant vers des aspects psychédéliques. Du tout bon.



Sanctuaire - Spectre de Mondes Passés : Une production volontairement distante, froide et brouillonne qui ne fait que sublimer l’atmosphère médiévale et féérique des compositions. On est rarement déçu quand Monarque nous propose quelque chose.



Warmoon Lord – Battlespells : Warmoon Lord est rapidement devenu une référence en matière de Black finlandais, alors qu’il s’agit là que de son second opus en trois ans d’existence. Cette petite notoriété tient de la qualité de ses compositions, traditionnellement ancrée dans ce qui a fait la renommée de cette scène. C’est agressif, mélodique, aux relents cosmiques. Cela ne peut que satisfaire les plus puristes d’entre nous.



Reverorum ib Malacht - Svag i Döden : Je suis bien un des rares ici à continuer de suivre ce fantasque projet suédois, tant les personnes derrière cette entité sont sans limite dans leurs explorations musicales. Beaucoup d’étiquettes pourraient être accolées à leur Black Metal : expérimental, ambiant, avant-garde, barré, bruitiste…Pour autant, il émane de ce disque l’esprit tourmenté d’un De Mysteriis Dom Sathanas, c’est possédé, fantomatique, oppressant. Svag i Döden semble faire le trait d’union entre les âmes déchues de l’au-delà et notre bas-monde…



Voidsphere - To Overtake | To Overcome : Cinquième album en autant d’années d’existence, Voidsphere délivre toujours sa même recette déclinée en deux longs monolithes dépassant les vingt minutes. La production, volontairement sale, n’enlève en rien la dimension cosmique des compositions, répétitives et erratiques. Hypnotique.



Trhä — Endlhëtonëg : Des projets énigmatiques, dans le Black Metal, il y en a. Mais de cette trempe-là, c’est poussé à son paroxysme. On ne sait absolument rien de cette formation, très productive depuis deux ans. Même la langue utilisée semble être tout droit inventée par son géniteur. Ce caractère mystérieux se retrouve jusque dans la musique de Trhä, partagée entre Ambiant et Black Metal atmosphérique, enrobée dans une production sale et difficile d’accès, mais ô combien onirique. Une véritable expérience auditive pour qui sait l’atteindre.



Djevel - Tanker Som Rir Natten : Tout comme Whoredom Rife cité plus haut, Djevel fait partie de cette belle relève de la scène norvégienne. Voilà un album aux mélodies froides et conquérantes, qui vous surprendront à dresser au ciel un poing rageur.



Les mentions honorables (liste à la Prévert) :
Gespenst - Den Sidste Færd
Ringarë - Thrall of Winter's Majesty
Elffor - Condemned to Wander
Sulpur — Embracing Hatred and Beckoning Darkness
Aran - Pimeyttä Vasten
Lunar Spells  - Where Silence Whispers
Malignament - Hypocrisis Absolution
Olio Tähtien Takana - Spectral Katharsis
Anti – Anti
Mooncitadel - Onyx Castles and Silver Keys
Ossuaire – Trivmvirat
Funeral Mist - Deiform
Ifernach - Capitulation of All Life
Archgoat - Worship the Eternal Darkness

Top inspirant de ta part. Je me rends compte, un peu avec honte, avoir oublié les incroyables Demonic Temple et Thrä (et un avis plus que positif aussi pour Whoredom Rife) que j'aurais pu mettre également en top avec description.

Du reste, il y a aussi des choses à côté desquelles je suis passé (certains que je connais pas, d'autres que j'ai laissé filer comme Ellfor, Ringarë et Anti, dont l'écoute sera remise à plus tard)

Je rajouterais le dernier EP de Darkestrah - Chong Aryk qui, sans être exceptionnel, reste très bon dans son genre :