Tu fais quoi dans la vie ?

Ce que j'ai entendu de la psychiatrie française ressemble à ce que tu dis... Ici ça ne semble pas totalement être le cas, notamment grâce à cette formation "2 en 1" (psy + psychothérapie).
C'est vrai qu'on a un peu trop tendance à se reposer sur les substances. La plupart des médecins à qui j'ai parlé sont toutefois assez mesurés dans leur prescription... Il faut aussi voir le problème sous un angle plus sociétaire : on veut tout, tout de suite, et prendre un somnifère est quand même plus rapide, moins coûteux en temps et en argent que d'aller voire un psy tous les quinze jours... (et moins stigmatisant)...

CIM et DSM... la hantise de beaucoup de médecins, la bible des profs qui veulent coller les étudiants, mais finalement un bon moyen pour que l'on parle le bon langage entre toubib du monde entier et (surtout) avec les assurances. Mais heureusement la pratique ne se limite pas à rechercher tout les critères pour mettre le patient dans une catégorie diagnostic....

Heureusement il y a des médecins correctement formés et qui connaissent les limites de leurs outils (quels qu'ils soient d'ailleurs). Malheureusement, il y en a d'autres pour qui ce n'est pas le cas, et les ravages sont parfois sévères. Certains médocs "efficaces" à court terme (comprenez : l'usager est calme et nous fout la paix) ont ruiné la vie d'enfants/adolescents en entraînant de sévères troubles neuro (mémoire, attention, etc.).

Je suis d'accord avec ce que tu dis sur l'aspect sociétaire, qu'il y a une demande du tout/tout de suite, effet du capitalisme à mon sens et de sa tentative pour imposer la jouissance comme seul discours valable. Mais c'est justement là qu'est le piège, le médicament seul ne peut qu'en de rare cas être efficace. D'où la nécessité de ne pas répondre à cette demande de la part des gens qui rentre dans une consommation toxique e médicaments. Je ne suis pas sûr que ce soit moins stigmatisant que d'aller voir un psy... d'autant plus que les médocs sont donnés par les psychiatres normalement. Les généralistes qui prescrivent des anti-dépresseurs comme des petits pains pendant des années ne devraient plus avoir le droit d'exercer.

Le problème des classifications DSM & co, c'est justement de vouloir imposer un même langage qui efface justement toutes les subtilités irréductibles. Tout le monde ressent de l'angoisse, personne de la même manière. Quant à causer avec les toubib du monde, certes l'idée est sympatique, mais encore faut-il tenir compte des différences socio-culturelles qui rentrent nécessairement en ligne de compte dès qu'on cause Psyché. Quant au assurance... n'en parlons pas.

Au fond, le problème est de vouloir théoriquement résoudre des problèmes qui se posent dans la pratique, en oubliant que la pratique ne les valide pas.

Ce que je fais dans la vie ?

Actuellement, je suis au chômage, en pleine reconversion... Je ne peux plus exercer mon ancien emploi de chauffeur routier, à cause du traitement que je prends contre une schizophrénie paranoïde déclenchée en juin 2010... Donc j'ai des rendez-vous à un organisme de réorientation professionnelle, au pôle emploi...

J'aimerai faire cariste (conducteur de Fenwick) en base logistique. Si ce n'est pas possible pour X ou Y raisons, je ferai certainement agent administratif, pourquoi pas aux Impôts, ou à la CPAM (j'ai un BEP comptabilité et un BAC STT Info de gestion).

Forteresse.

Forteresse a écrit:une schizophrénie paranoïde déclenchée en juin 2010

Je suis curieux et si ce n'est pas trop indiscret, j' aimerais savoir comment se manifestent et se matérialisent ces troubles au quotidien chez toi ?