Satyricon + Zonaria (23/11/08, La Loco, Paris)

Après avoir fait l’acquisition du nouvel album de Satyricon il y a un mois, il n’y avait rien de mieux à voir qu’une prestation scénique du groupe norvégien, pour juger du potentiel des nouveaux titres en live. C’est donc en ce dimanche 23 novembre pluvieux et froid, que je me rendis à La Locomotive pour assister au concert de nos scandinaves préférés. Arrivé devant la salle je constate qu’il n’y a pas un rat ! Pourtant j’étais à l’heure ! Peu à peu le public commence à arriver. L’annulation d’une des premières parties, le groupe Evile, en est sans doute la raison principale. Les gens ne venant voir que Satyricon. Cette affiche ne comptait donc que deux groupes, les suédois de Zonaria et les norvégiens de Satyricon.

Une fois dans la salle, l’attente pour le premier combo se fait longue…Zonaria débarque sur les planches, quasiment 1h30 après l’ouverture des portes…Pour ceux qui ne connaissent pas, Zonaria est donc un groupe suédois officiant dans un registre très proche d’Hypocrisy dernière période, tellement proche qu’on se demande à quoi peu bien servir un tel combo. Les hostilités sont lancées sur une Intro digne des plus mauvais combos de BM sympho. A partir de là, difficile de ne pas faire l’analogie avec leur frère d’armes, sauf qu’ici Zonaria n’atteint à aucun moment le niveau d’Hypocrisy, tant au niveau des compositions que de l’exécution. Les leads sont honteusement pompées, quasiment au riff près. Les guitares rythmiques sont d’une platitude rarement atteinte à ce jour. Les ingénieurs du son ne se sont pas foulés sur ce coup. Mes deux acolytes et moi abdiquons rapidement et préférons le bar, plutôt que ce massacre auditif. 40 minutes plus tard, le combo termine de manière chaotique.

Comme si ce n’était pas suffisant on nous refait le coup du début de soirée, attendre toujours et encore…

Lorsque les lumières s’éteignent, on note la qualité du light show en rapport au groupe précédent. Voilà enfin Satyricon. Une courte Intro résonne, faite de samples divers, Frost lance l’assaut sur un roulement et le titre Angstridden nous recale au fond du siège. Le son est hyper puissant et tranchant avec une dynamique des plus singulière. Pour le line up nous sommes en présence de nos deux trublions Satyr et Frost, Steinar Gundersen (Spiral Architect) à la lead guitare, Gildas Le Pape notre héro national à la guitare rythmique, Victor Brandt (Totalt Jävla Mörker) à la basse, et la sublime Jonna Nikula aux claviers. The Wolfpack suit, un titre avec des leads lancinantes et répétitives, pas de doute ce genre de titre est taillé pour le live. La double grosse caisse fait s’affoler les sismographes et le gros con à côté de moi commence à me gonfler ! Il danse comme un rappeur drogué ! Le combo nous enchaine sur Now, Diabolical, bien maîtrisé, toujours puissant et intelligible, sur lequel le public gueule le refrain comme un cochon furieux ! Black Crow On A Tombstone arrive et ce titre confirme mes dires, les nouveaux morceaux passent très bien en live. Quand Wongraven Annonce Havoc Vulture je me dis : enfin ça va saigner ! Oui ça dépote grave, mais le guitariste fout en l’air la plupart des leads. Le vocaliste le regarde de travers. Une chose qui s’est reproduite à plusieurs reprises dans la soirée. Le mec ne jouait pas sur les bons tons. Le rendu était assez détestable. Puis retour au nouvel album avec le titre Commando, la foule est en délire et s’en met plein la tronche ! Visiblement Wongraven connaît bien le public parisien et nous propose une rétrospective de l’album Nemesis Divina. On commence sur l’excellent Forhekset qui met tout le monde d’accord, tant par la sincérité du jeu que par le feeling, la claviériste est enfin mise à contribution et nous assaille de claviers magistraux. L’atmosphère devient lourde et pesante sur les rythmiques écrasantes de The Sign Of The Trident, la double pédale est monstrueuse et les grattes pourraient être comparées à «des tronçonneuses» accordées plus bas que terre…D’ailleurs sur ce morceau, comme sur trois autres, Wongraven attrape une guitare. On se retrouve avec trois gratteux sur scène. Le son est forcément plus dense, mais la troisième guitare n’était pas indispensable. Du Som Hater Gud nous replonge dans la période fast du combo, encore un très bon titre, bien atmosphérique. On continue sur The Pentagram Burn, qui est très efficace, surtout avec ses leads entêtantes, cette fois bien exécutées. Le groupe clôture sur le titre le plus rapide du nouvel opus Die By My Hand impeccable et sans surprise après plus d’une heure de show. La fin ? Non, pas tout de suite. Le public en redemande. Le combo revient nous démonter la gueule, tout d’abord sur K.I.N.G. pour la préchauffe, s’en suit Mother North parfaitement apprivoisé et d’une rapidité hallucinante ! Wongraven enflamme la fosse en annonçant Fuel For Hatred tout le monde se fout sur la gueule et l’irrésistible envie de sortir mon ceinturon me passe par la tête, afin de dérouiller à coup de boucle l’abruti collé à moi toute la soirée !

Avec ce type de prestation régulière, Satyricon démontre qu’il est devenu une puissante machine de guerre scénique inébranlable. Les musiciens maîtrisent parfaitement leur sujet et nous ont proposé un show varié et des plus énergique. Mis à part les quelques problèmes du lead guitariste, le show fût impeccable du début à la fin. Wongraven ultra charismatique, avait le public à ses pieds. Frost quant à lui a mis en pièce son drumkit et des peaux et baguettes volaient dans la salle à la fin du concert.

Set list :

Angstridden
The Wolfpack
Now, Diabolical
Black Crow On A Tombstone
Havoc Vulture
Commando
Forhekset
The Sign Of The Trident
Du Som Hater Gud
The Pentagram Burn
Die By My Hand
K.I.N.G.
Mother North
Fuel For Hatred

Durée du set: 1h30
Niveau sonore moyen: 105 dB