Skitliv + Hellsaw + Shining - Jardin modernes - Rennes

Il aura fallu patienter pendant une longue journée pour enfin voir se profiler le concert. Il est 17 heures, je retrouve un pote qui devait s’être déjà organisé pour aller au show. En faite, organiser n’est pas vraiment le mot. Le temps donc de régler les différents problèmes, il est déjà 18h30. On arrivera finalement à l’heure, et même en avance.

On papote kung fu et Crystalium, coran et végétarisme. Dans le coup Skitliv à commencer son set, le temps de prendre un ch’ti ticket et on rentre dans la salle. Je n’avais pas entendu d’avis franchement positif sur le groupe, et je dois bien avouer que musicalement ce n’est pas transcendant. Un doom un peu mou du genou, accompagné par la voix canardesque du Maniac. Oui mais voilà, en live, c’est différent. Déjà parce que il y a quelque true visiblement dans la salle. Alors l’esprit punk déchiré et désabusé de Skitliv, ça les choque. Dans l’ensemble, le groupe est complètement défoncé. Ils maintiennent quand même un semblant de quelque chose, comme le titre « Virescit Volnere Virtus » qui passe pas mal du tout car le groupe est bien dans le trip. Le dernier morceau est un peu plus n’importequoi-tesque, Maniac et Kvarforth se trip, boivent, se poussent, se roulent un palot, se tapotent le fion. Alors oui, le sweat de Maniac est laid au même titre que sa coiffure. Mais le groupe a placer une bonne ambiance un brin désabuser, nostalgique, qui pour annoncer Shining est franchement bienvenue.

S’en suit alors les préparatifs pour Hellsaw. J’aperçois dès le début un guignol maquillé façon « true », et j’ai plus envie de rire en le voyant qu’autre chose. Je sors me refroidir un petit peu, discute vaguement sur le thème « black metal ebay business man », et le concert d’hellsaw commence. Le temps de me décider à rentrer, je saute le pas. Alors Hellsaw, c’est du true black, un peu épique et atmosphérique. Mais très franchement, je ne comprends pas pourquoi ils sont en tourné avec Shining. Rien à voir, ni même avec Skitliv. C’est pas mauvais, mais très convenue, des compos prévisibles, des musicos un peu guignol (sans aucun doute aidé en cela par le maquillage). A noter tout de même un gros problèmes de sons vers la fin : on entendait plus la batterie, et en rebranchant le bon câble, c’était la basse qui était inaudible. Bof Bof dans l’ensemble.

Le show d’Hellsaw terminé, on patiente dans la salle pour ne pas louper Shining. Oui parce quand on est pas très grand et dans le fond, on loupe un peu tout. On attend un petit moment, le temps que tout soit installé. Puis les lumières s’éteignent, la tension monte. Résonne alors la voix de Kvarforth, maladive comme on pouvait légitimement s’y attendre. Le groupe prend place sur un sample d’Orange Mécanique, et c’est parti pour un chaud qui durera un bon moment (peut-être 1h30 – 2h). La playlist est bien évidement axé sur le dernier album, mais le groupe reprendra également ce qui me semble être « ännu Ett Steg Närmare Total Utfrysning » de Livets Ändhallplats ; « Svart Industriell Olycka » et « Självdestruktivitetens Emissarie » du III, et bien sûr le fameux « Submit to self destruction ».
Le son s’est affiné au fil du set, et était plutôt bon, malgré un début ou la batterie écrasait un peu tout. On entend parfaitement chaque élément, le son est quasiment celui des skeuds. Je ne suis pas un fanatique de concert, donc je ne peux étayer d’avantage sur la qualité du son.
La qualité des zicos est également à remarquer. Ils ont tous un très bon niveau, même s’il dénote un peu voir complètement face à Kvarforth. Ils ont plus l’air de rocker que de beumeux, et en un sens j’apprécie autant.
Le show en lui-même est mené par le charismatique Kvarforth. Shining, c’est son bébé, sa musique, son esprit, son trip. Et il vit sa musique à chaque instant. Sa voix, pourtant si particulière est rendue sans difficulté aucune. Un show presque cathartique, où Kvarforth vomit ses démons à la face du public. Il harangue la foule, se crache dessus, se jette à terre, bois et fume sans cesse, roule des grosses galoches à une groupie, saisit les premiers rangs pour se frotter à eux, s’écrase les clopes un peu partout sur son corps ou celui de certains fanatiques, il gueule, il se marre, il crache du whisky dans le public, il se frotte les couilles, s’en prend à un mec avec un shirt de Taake, qui du coups aura un TS Shining gratos, et visiblement sans trop comprendre pourquoi, mais ça c’est un autre débat. En somme, Kvarforth pète un câble sur scène. A noter le semblant de reprise de « De Mysteriis Dom Sathanas », le premier riff en faite, avant que les musicos arrête de jouer. Une sorte de blague j’imagine, que je n’ai pas trop piger (en ont-ils après Mayhem ?). A noter également la présence sur un morceau du ventripotent Maniac, qui apparaît en soutane de prêtre. Il ne restera pas longtemps, le temps de s’affaler par terre avec Kvarforth et de se barrer sans que j’ai même pu y faire attention.
Le show se termine, sans que Kvarforth ne se soit scarifier, au grand désespoir d’une damoiselle : « tranche toi les veines connard ».

Dans l’ensemble une bonne soirée malgré la présence complètement décalé d’Hellsaw. Shining est un bon groupe en live, qui vit intensément sa musique et arrive sans difficulté à faire passer ses émotions. Le reste est une question de sensibilité personnelle, et n’étant pas amateur de live je n’ai pas été particulièrement transcendé.